Il s’agit de tumeurs développées aux dépends du thymus, un organe situé normalement dans le médiastin antérieur. Le thymus est un lieu de maturation des lymphocytes et se développe de l’enfance à la puberté pour involuer secondairement à l’âge adulte, laissant place à du tissu graisseux.
La présence à ce niveau d’une structure organisée à l’âge adulte n’est donc pas normale.
La plupart du temps (2/3 des cas) les tumeurs du thymus sont découvertes par hasard, sur un examen d’imagerie réalisé pour une autre affection. En effet les thymomes se développent lentement, n’entraînant que peu de symptômes. Parfois on les découvre dans le bilan d’une myasthénie (15 % des myasthénies sont accompagnées de thymomes; à l’inverse 40% des patient(e)s atteint(e)s d’un thymome présentent une myasthénie).
L’aspect au scanner est celui d’un nodule ou d’une masse solide, arrondie ou polylobée.
Il est important de déterminer si la tumeur est bien localisée, ou si elle s’étend aux organes voisins voire à distance. Cela permet de donner le stade de la maladie, dont dépendra le choix du traitement.
Le traitement curatif des stades localisés est la chirurgie d’exérèse complète.
La voie d’abord chirurgicale varie selon la grosseur de la tumeur. Pour les tumeurs thymiques de petite taille, la vidéothoracoscopie gauche mini- invasive (VATS – vidéothoracoscopie gauche) est aujourd’hui privilégiée, selon le même principe qu’une coelioscopie dans l’abdomen. Les cicatrices au nombre de 3 sont alors de petite taille (2 incisions d’1 cm dont une pour la caméra, et une incision nécessairement un peu plus grande, de 2 à 3 cm pour sortir la pièce opératoire en fin d’intervention). Pour les tumeurs de grande taille, la manubriotomie médiane, voire la sternotomie médiane peuvent être utiles:
Petite lésion thymique (pointe de la flèche verte) qui sera enlevée par voie mini- invasive (vidéothoracoscopie gauche).
Volumineux thymome (cerclé de vert) qui sera enlevé par stéréotomie médiane.
Pour les cas de myasthénie symptomatique, une préparation par perfusion d’immunoglobulines est souvent indiquée en amont de la chirurgie afin de mieux la supporter.
Un traitement complémentaire post- opératoire (dit « adjuvant ») peut être proposé par la RCP, en fonction des résultats de l’analyse de la pièce d’exérèse opératoire. Cela peut être de la radiothérapie externe, voire exceptionnellement de la chimiothérapie.